LA PLACE DU JEU, ENTRE PLAISIR ET FRUSTRATION, COMMENT ACCOMPAGNER MON ENFANT ?
Vendredi 4 décembre 2020
La place du jeu, entre plaisir et frustration, comment accompagner mon enfant ?
Pour cet atelier de parents sur le thème du jeu, c’est Loïc, ludothécaire, qui a rejoint le débat.
Qui dit jeu, dit jouer et donc le groupe a fait une partie de BUZZ IT, guidée par Loïc, non sans pièges. Quoi de mieux, que de vivre le plaisir et la frustration pour en parler. Ce qui en ressort : Les joueurs qui n’ont pas eu le buzzer durant la partie, se sont dit frustrés et repartent avec un sentiment d’injustice. Notamment, le buzzer permet de prendre le pouvoir durant une manche et tous les joueurs n’ont pas pu tester ce rôle. Mais aussi, le jeu s’est arrêté brusquement, sans raison et sans discussion.
Le groupe a parlé de son vécu et à exposé plusieurs idées :
– Les jeux d’aujourd’hui sont plus accessibles du fait d’être moins longs et moins compliqués. Ce qui peut être facilitant pour des débutants ou des personnes qui auraient des réticences à jouer.
– Le mauvais perdant vit des émotions fortes et a des difficultés à les gérer. C’est un apprentissage que le parent peut accompagner, notamment par le fait, de demander à l’enfant ce qui est le plus important, s’amuser ou gagner ? Tout dépend de notre vécu, perdre peut nous renvoyer le sentiment d’être nul.
*En complément, d’après le livre « Il me cherche » d’Isabelle Filliozat. Pour apprendre à perdre, je montre à mon enfant comment je fais. Je mesure ma force et n’oublie ni mon rôle d’éducateur, entraineur, coach, parent… ni mon véritable objectif – lui permettre de grandir, de se sentir puissant. Lorsqu’un enfant exprime son envie de gagner, c’est qu’il se sent ou s’est senti impuissant et qu’il a besoin de retrouver confiance en ses capacités.
Le groupe a ensuite répondu à un questionnaire. Voici leurs réponses :
Selon vous, à partir de quel âge un enfant joue t’il et jusqu’à quel âge ?
– L’enfant joue dès lors qu’il communique avec ses parents, dans le ventre et jusqu’à la fin de la vie. Connaissez vous le BOLA ? Le bola de grossesse est un bijou de grossesse traditionnel qui émet une douce petite musique, spécialement conçu pour les femmes enceintes. Le bola de grossesse se porte comme un pendentif bijou, autour du cou, au bout d’une longue lanière de cuir ou d’argent, de façon à ce qu’il vienne se bercer au niveau du ventre.
Que fait un enfant quand il joue ?
– Quand il joue, l’enfant s’amuse, expérimente des rôles, découvre, apprend, teste ses limites, gagne, perd, communique, se construit…
*En complément, d’après le livre « Il me cherche » d’Isabelle Filliozat. Les adultes attendent que les enfants parlent dans leur langage mais c’est parfois trop difficile. L’enfant a un autre langage : le jeu. Il permet de dire toutes sortes de choses que l’enfant ne pourrait verbaliser, parce qu’il n’ose pas, n’en a pas conscience, n’a pas élaboré son problème. Ceratins participants nuancent les propos et mettent en garde à une possible sur-interprétation du jeu par l’adulte.
L’enfant doit-il finir son jeu de société ?
– L’enfant n’est pas obligé de finir son jeu de société mais il faudrait l’inciter, l’accompagner à le finir, ou alors, le prévenir si d’avance, nous savons que nous n’aurons pas suffisamment de temps pour le finir.
Et pour le jeu symbolique ?
– L’enfant devrait recevoir les mêmes instructions pour son jeu de société et pour son jeu imaginaire. Même si la fin est moins évidente, elle peut se matérialiser par le rangement de l’espace de jeux, par le fait de prévenir qu’il va falloir s’arrêter. Ce qui s’apparenterait à mettre fin à un chapitre d’un livre.
Pour aller plus loin :
– La frustration et le plaisir sont d’autant plus forts que l’on ressentirait de la passion. Il ne faut pas les éviter à tout prix, ses émotions font parties de la vie.
– Il existe des jeux pour apprendre à gérer ses émotions, (Emoticartes, espace snoezelen…)
– Il faut parfois dépasser ses aprioris, aller vers l’inconnu pour découvrir si on aime un jeu.
Pour conclure, le groupe remarque qu’il a peu parlé du plaisir du jeu. Ce qui peut être une bonne occasion de poursuivre le débat !
> L’atelier s’est terminé par un petit tour de table pour savoir comment chacun a vécu ce moment, ce qu’il retient… J’ai passé un moment agréable et la frustration peut se gérer ; J’ai appris plus sur la communication que sur le jeu, elle revient souvent, quelque soit le débat, elle est le centre de beaucoup de chose ; Je réalise qu’on joue toute notre vie ; J’ai pris beaucoup la parole, le débat pourrait être infini, j’ai adoré ! Rendez-vous en 2021 pour la suite !