ARTICLE PARENTALITÉ / ENTRE LAXISME ET AUTORITÉ
VENDREDI 13 NOVEMBRE / Entre laxisme et autorité : quels sont les réponses aux besoins de mon enfant ?
Un premier atelier de discussions à destination de parents s’est tenu ce vendredi accompagné par Méline, en stage de conseillère en économie sociale et familiale et Aurélie, référente famille. Cette matinée a été rythmée par différents moments entre l’accueil café, une première question sur le regard porté sur la parentalité positive, un quizz, une mise en situation… Cet atelier de deux heures était une exploration des différentes formes d’autorité et des effets sur les enfants grâce à l’expérience et aux connaissances des parents présents.
Le premier temps d’échanges sur la parentalité positive, définit plus tard dans la séance comme une éducation respectueuse de l’enfant, a suscité de nombreux échanges. Pour le groupe, le sentiment qui émerge est celui d’être en retard, même si la société en parle de plus en plus. Aujourd’hui et encore plus qu’hier, le parent se pose des questions, grandit en même temps que ses enfants, et différemment avec chacun d’eux. Il y a un retentissement avec ses propres parents et l’éducation reçue. Le groupe constate à l’unanimité qu’il n’a pas bénéficié d’une éducation positive mais ne remet pas en question celle-ci. Les découvertes en neurosciences affectives sont très récentes (15-20 ans) et nos parents ne savaient pas. Les échanges se sont clôturés sur le fait que le groupe trouvait difficile de voir comment s’appliquaient les limites dans ce modèle.
Un deuxième temps a permis d’explorer les émotions. D’après une situation qui a nécessité une intervention auprès de mon enfant, qu’est ce que j’ai ressenti et qu’est ce que je pense que lui a ressenti. Les sentiments de stress et d’angoisse sont ressortis mais aussi la joie et la fierté. Le groupe s’est demandé qu’est ce qui pouvait faire la différence. Ce qui ressort, c’est le fait de faire confiance, se faire confiance, acquérir des connaissances, de l’expérience avec les enfants…
Le quizz a questionné la vision du groupe concernant le laxisme, quelqu’un d’autoritaire, la parentalité positive, les besoins des enfants… Les échanges ont montré que les réponses n’étaient pas si évidentes. Par exemple sur la question du laxisme, le groupe a coché les deux réponses, c’est à dire « qui minimise, exclus les interdictions » et « qui n’agit pas, par méconnaissance ». Le groupe pense que nous pouvons l’être par méconnaissance et par choix, mais aussi à cause de la fatigue/ Burn Out ou bien le week-end. Mais est-ce que mettre des règles plus souples le week-end signifie être laxiste ? Une question, laissée sans réponse…
Une mise en situation a été proposée afin d’explorer les différentes réponses selon une version laxiste, autoritaire, éducation positive. Pour cela, le groupe s’est appuyé sur ces expériences et sur un extrait du livre « J’ai tout essayé » d’ Isabelle Filliozat.
La situation de départ : un enfant dit à sa maman, en colère « tu es méchante maman », alors qu’elle est en train de ranger la vaisselle. D’emblée, le groupe analyse la phrase de l’enfant comme une forme d’attaque avec l’emploi du « tu » et parle de retentissement. Ce sont des mots qui ont été employés par les parents des personnes présentes et font remonter que c’est quelque chose de difficile à entendre. Le savoir et en prendre conscience permet de tenter d’agir différemment avec ses propres enfants.
Version autoritaire : le groupe s’est imaginé répondre à l’enfant : « Tu ne dis pas ça, va au coin » ou bien « tu es un vilain garçon », engendrant chez l’enfant de la dévalorisation et désamour. Il y aura également du mal-être chez la maman au vu des émotions négatives.
Version laxisme / soumission : les réponses à l’enfant imaginées : « ok je suis méchante, c’est comme ça », « Tu sais tu me fais beaucoup de peine, je fais tellement de choses pour toi ». Ici l’enfant n’a pas le choix ou il est culpabilisé, et la maman a l’impression que son enfant ne l’aime pas. Ici encore des émotions négatives.
Version éducation positive : Les réponses à l’enfant ne le viserait pas lui mais son comportement avec par exemple : « Je n’accepte pas ce comportement et je te demande de réfléchir à ce que tu as dit ». L’utilisation du « je », l’expression des émotions ressenties et la piste du pourquoi l’enfant exprime ses mots : « Tu es en colère contre moi parce j’ai refusé ta demande? ». Plusieurs pistes sont possibles : la frustration, il répète ce qu’on lui a dit, le rejet par des camarades… Ainsi, l’enfant se sent entendu, accueilli, compris par son parent et par conséquent aimé. Grâce aux échanges, le parent pourra également réguler ses émotions et s’accorder à celui de son enfant et ainsi vivre cette situation positivement.
> Les échanges se sont terminés par un petit tour de table pour savoir comment chacun a vécu ce moment, ce qu’il retient… Les participants disent avoir passé un moment agréable, avec des échanges riches et qui questionnent les pratiques parentales. L’un d’entre eux à été surpris d’aborder la parentalité positive, les émotions mais ne regrette pas.